… ou comment j’ai commencé à écrire.

Le truc avec l’écriture, c’est qu’une fois qu’on commence, on a du mal à s’en passer. Je ne sais pas pour vous, mais pour moi ça a été comme un déclic. L’écriture s’est emparée de moi. Au début, elle me faisait souffrir ;  je n’écrivais que des maux… alors forcément, c’était tout sauf très agréable, mais quand même, j’en avais besoin. De mémoire, j’ai du écrire mon 1er texte « officiel » vers l’âge de 16 ans. Les premiers sentiments, le coeur qui bât la chamade et la grosse déception… Tu vois de quoi je parle, n’est-ce pas  ?! Le genre de sujet à la fois croustillant et dévastateur qui inspire n’importe quelle fille.

Et puis dans la foulée, je me suis mise à écrire tout ce que je ressentais. De la révolte en passant par le bonheur ; de l’angoisse au bien-être. Absolument tout, de bon ou mauvais, y passait. J’avais cette envie, ce besoin, cette force de trouver les bons mots. D’immortaliser chaque instant. Et quand je m’isolais pour écrire, je me sentais étrangement bien.

(…) Les années ont passé. Vite. Super vite. J’ai grandi… prit un coup de vieux aussi… et petit à petit, mes écrits se sont transformés eux aussi. Ma manière de tourner mes phrases, de les penser même. Je n’avais plus la même approche, ni la même sensibilité pour tel ou tel mot. J’avais enfin trouvé mon truc…

Un peu plus tard, je me suis dis qu’un texte accompagné d’une image, c’était plutôt sympa. Alors j’ai réclamé mon 1er appareil photo à mes parents. Et là… tout était prétexte à le dégainer. C’était la belle époque. Je ne maîtrisais absolument pas l’objet. Ça manquait cruellement de lumière, de contraste & de précision mais c’était mes photos. Et j’en étais fière.

L’écriture est devenue, en très peu de temps, une sorte de refuge, mon temple du rêve & de l’imaginaire. Le truc magique avec elle, c’est qu’elle n’a aucune limite. C’est tellement facile de se laisser porter par ce flux de mots, ce flots de lettres. Je n’avais qu’à fermer les yeux, laisser mon esprit vagabonder quelques secondes à peine et les phrases s’alignaient les unes après les autres sur mon cahier. C’était simple comme bonjour ; les mots me tombaient du ciel.

Aléas de la vie, manque de temps, d’inspiration, de motivation. Il arrive un moment dans sa vie d’écrivain – si j’ose dire – où les mots vous dévorent tout entier. Ils vous réveillent la nuit, vous méprisent le jour. Vous voulez écrire, mais vos mains ne répondent plus. C’est donc ça… le syndrome de la page blanche. L’angoisse fois mille. L’angoisse fois dix mille. Imaginez des centaines de lettres qui se cognent contre les parois de votre tête, rebondissent et ne s’arrêtent jamais. Ça dure parfois quelques heures – auquel cas, tout va plutôt bien. Mais parfois – trop souvent – ça dure plus longtemps. Beaucoup plus longtemps qu’on ne le crois en vérité. Et puis un matin, après des mois passés sans crayon dans la main, ni courage d’affronter cette fichue feuille blanche, vous sentez dans l’air un parfum différent. Ce matin, pourtant comme les autres, vous parait, tout d’un coup, bien différent. Paisible. Les oiseaux chantent encore ce matin, mais cette fois-ci, vous les entendez. Mieux encore, vous les écoutez. C’est à ce moment là seulement que vous comprenez que l’écriture refait surface dans votre vie… et qu’il est l’heure de saisir cette nouvelle opportunité.

J’écris depuis plus d’une heure maintenant et j’ai encore des millions de choses à raconter. Si vous saviez. C’est fou comme le temps passe vite quand on fait quelque chose que l’on aime.
J’aime écrire. Et je ne compte pas m’arrêter là.

La preuve, me revoilà aujourd’hui.